La logistique verte est un concept du secteur transport et logistique pouvant être décrit comme une mutation des stratégies, structures, processus et systèmes vers une utilisation plus rationnelle et efficace des ressources.

Elle est de plus en plus populaire à une ère où les enjeux environnementaux et ceux liés aux changements climatiques sont plus grands que jamais.

Si l’approche traditionnelle de la logistique laisse souvent la préservation environnementale de côté, l’objectif de l’écologistique est de trouver un équilibre entre économie et écologie. Pourquoi inclure des politiques de logistique verte dans votre activité d’entreprise ? Quels en sont les avantages et comment procéder ?

Un secteur hyperactif et incontournable…

La logistique englobe le processus physique d’accumulation de ressources, leur transport, leur positionnement et leur distribution.

En tant qu’industrie, elle inclut un grand nombre de segments comme le conditionnement et l’approvisionnement des marchandises, l’inventaire, le tri, la manutention, le transport, l’entreposage, etc.

Les estimations de sa valeur au niveau mondial vont jusqu’à 12 000 billions de dollars par an, selon le cabinet Armstrong & Associates, avec 43 % des coûts liés au transport. Cela représente environ 12 % du PIB mondial.

L’industrie du transport et de la logistique est très concurrentielle. Les entreprises internationales bénéficient d’une main-d’œuvre très qualifiée et de coûts d’exploitation relativement abordables, ce qui leur permet d’investir en fonction de la croissance sectorielle de l’économie.

Pour satisfaire leur clientèle, elles disposent de solutions de transport sur mesure qui assurent un mouvement coordonné des biens de leurs origines aux utilisateurs finaux à travers chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement.

Ce segment transport se décline en plusieurs canaux, notamment les services de livraison aérienne et express (EDS) pour les petits colis, articles de grande valeur, documents sensibles et transactions urgentes, les trains de fret pour des volumes élevés de marchandises et produits lourds ainsi que de matières premières industrielles sur de longues distances via réseau ferroviaire, le transport maritime pour le commerce international de marchandises et le camionnage pour le transport routier sur courtes et moyennes distances.

Les responsables de la logistique doivent également prendre des décisions concernant l’emballage, la conteneurisation, la documentation, l’assurance, du stockage, l’importation et l’exportation et les réglementations du fret.

… à fort impact négatif sur l’environnement

Dans le même temps, les transports constituent la principale source de pollution environnementale. C’est le premier secteur d’émission de gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, O3, halocarbures, SF3) qui détruisent la couche d’ozone et polluent les réserves d’eau de la planète.

Les trafics routier et aérien produisent des particules fines (PM2,5 et PM10) qui polluent l’air et qui sont cancérigènes non seulement pour l’homme, mais aussi pour les écosystèmes. L’exposition à ces particules réduit l’espérance de vie humaine et affecte les nouveau-nés. Plusieurs maladies respiratoires et cardiovasculaires en sont issues.

C’est aussi le premier consommateur de produits pétroliers qui, chaque année, sont impliqués dans des catastrophes écologiques (naufrages de pétroliers).

Cela a des conséquences terribles sur l’écosystème des océans, les côtes maritimes et par ricochet les nappes phréatiques et les cours d’eau ruraux. Aussi, le développement d’infrastructures de transport et de logistique implique une forte utilisation de l’espace.

De vastes zones sont morcelées et rendues inadaptées pour la flore, la faune ainsi que d’autres activités importantes comme l’agriculture et l’immobilier, d’autant plus que le secteur est la source d’un bruit qui cause à terme de l’insomnie et du stress.

Les impacts environnementaux négatifs du transport et de la logistique sont donc nombreux : pollution, bruit, destruction de l’habitat naturel, etc.

Des études gouvernementales ont révélé que, dans les pays fortement industrialisés, plus de 500 millions de tonnes de CO2 sont rejetées chaque année dans l’environnement dont 23 % proviennent de ce secteur.

Face à cet état de choses, il devient urgent d’éduquer les prochaines générations à l’écoresponsabilité afin qu’elles ne commettent pas des erreurs fatales à la planète.

C’est dans cette logique que s’inscrit ESI Business School, une école de commerce axée sur la protection de l’environnement.

Elle propose des Master, Bachelor et MBA orientés développement durable et enseigne à ses apprenants l’ensemble des politiques et mesures visant à réduire l’impact environnemental des divers secteurs d’activité. Son programme de formation repose sur trois piliers, à savoir l’économie, la société et l’environnement.

Chaîne logistique verte, une solution salvatrice

La logistique verte applique une approche tridimensionnelle à ce secteur, par opposition à l’approche traditionnelle unidimensionnelle axée uniquement sur l’économie. Il s’agit de fournir le meilleur service possible tout en assurant une utilisation plus consciente des ressources.

Qu’est-ce que c’est ?

L’éco-logistique vise à mesurer l’empreinte carbone des opérations logistiques pour établir un point de départ des mesures de changement et contrôler leurs résultats.

Ces mesures visent globalement à réduire les pollutions de l’air, du sol, de l’eau et sonores en analysant l’impact de chaque zone logistique, notamment celles liées au transport. Il s’agira aussi d’utiliser les ressources de manière rationnelle en réutilisant les contenants et en recyclant les emballages.

La logistique verte tient enfin compte des risques de travail et sanitaires encourus par les employés. Les processus qu’elle met en œuvre accroissent leur confort et leurs conditions, de sorte que leur qualité de vie quotidienne augmente.

Comment ça fonctionne ?

Pour appliquer des démarches logistiques écoresponsables, il faut commencer par inclure des critères de durabilité dans les politiques d’approvisionnement et d’achat au moment d’évaluer les propositions des fournisseurs.

Cela peut s’appliquer aux caractéristiques du produit (acheter des emballages écologiques, éviter ceux en plastique), aux procédés de fabrication (vérifier les certifications décernées par des labels écologiques), à la localisation du fournisseur (privilégier le plus proche possible de l’entrepôt), etc. De cette manière, il devient possible d’acheter des fournitures de façon plus respectueuse de l’environnement.

Il faut également optimiser la gestion de flotte de transport qui pourrait se composer de véhicules électriques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Outre cela, il est nécessaire d’utiliser des systèmes de planification des itinéraires de livraison et de procéder par mutualisation des charges.

L’entrepôt également doit respecter des normes de construction et de gestion durables, en étant axé sur une consommation responsable et verte d’eau et d’énergie (recyclage et sources alternatives), une bonne gestion des déchets et un choix judicieux de matériaux de construction.

L’automatisation et l’amélioration de certains processus dans l’entrepôt permettent de limiter les besoins en éclairage artificiel ainsi qu’en papier. Il existe des logiciels qui aident au tri des déchets produits pour faciliter le recyclage.

Il est aussi possible de mieux choisir les emplacements de stockage ainsi que les plans architecturaux. Ceci afin de réduire les mouvements au sein de l’entrepôt et prévenir les dommages aux stocks causés par une manutention inconfortable des marchandises. Le déploiement de robots et de systèmes automatisés peut aider à résoudre le problème.

Pour ce qui concerne les denrées périssables, il est important de gérer avec précision le critère FIFO pour contrôler les péremptions et éviter que les marchandises se détériorent. Veillez à établir des processus de contrôle de qualité pour les produits retournés en vous servant des techniques de logistique inverse.

Quels sont les avantages de la logistique verte ?

La logistique verte présente comme vous pouvez vous en douter une infinité d’avantages, et ceci, sur plusieurs plans.

Les aspects sur lesquels son impact se fait le mieux sentir sont ceux environnementaux, économiques et ceux sociaux, mais il y en a bien d’autres. C’est non seulement l’entreprise et ses employés qui en bénéficient, mais aussi ses clients, sa zone d’opération et plus globalement la planète.

À titre environnemental, les bénéfices sont au niveau de la gestion des ressources naturelles, de l’aménagement urbain, de la réduction du dioxyde de carbone, de l’usage d’énergies propres, de la protection des écosystèmes et de la réduction de la pollution.

À titre économique, on assiste à une régénération pécuniaire et à un développement financier durable, une amélioration du coût total de possession, ainsi qu’à une amélioration du rapport qualité/prix des produits achetés.

Enfin à titre social, l’écologistique aide à la sécurité du travail et alimentaire, au commerce équitable et à la vie saine. Comme vous pouvez le constater, les avantages sont nombreux et valent la peine de cette mutation profonde dont dépend l’avenir de la planète.

Si vous avez une entreprise qui fournit des biens à une certaine échelle, il est important que vous songiez à vous familiariser avec le concept de logistique verte et que vous commenciez à prendre les mesures idoines pour amorcer le changement.