La réduction de la consommation énergétique des ménages est au cœur des enjeux climatiques de nombreux États. En France, des actions sont alors entreprises afin de diminuer de 50 % la consommation énergétique des foyers français d’ici 2050.

Faire face au réchauffement du climat

Le débat sur la diminution de la quantité d’énergie utilisable par les ménages est en lien direct avec celui de l’empreinte écologique globale de l’homme sur la planète. À ce titre, depuis la 21e COP ayant eu lieu à Paris, un grand nombre de pays se sont entendus pour limiter « leurs émissions de gaz à effets de serre (…) » et faire de leur mieux pour maintenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C ».

Des différentes solutions qui existent et dont la mise en œuvre aura un réel impact sur l’ensemble de la planète, on note la nécessité de délaisser les sources d’énergie fossiles au profit des énergies propres.

Les énergies fossiles sont entre autres le pétrole, le charbon ou encore le gaz dont les gouvernements ont encore du mal à se passer. Ainsi, en France par exemple, le mix énergétique, quoique dominé par le nucléaire à 40 %, comprend toujours une part non négligeable de pétrole (28 %), de gaz naturel (16 %) et de charbon (2 %).

Cela voudra dire que dans le mix énergétique des ménages dans l’hexagone, la part du renouvelable ne dépasse même pas 15 %. Il s’agit pour la plupart de l’éolien et du solaire.

L’Allemagne se situe dans une situation analogue à celle de la France avec 16,1 % de part pour les énergies renouvelables dans le mix énergétique global. Chez ses voisins aussi, le pétrole et le gaz représentent des sources d’énergie largement utilisées dans les foyers en particulier et dans le pays de manière plus générale.

À ce titre, il convient de souligner la panique occasionnée par le risque de se débarrasser du gaz russe après l’invasion de l’Ukraine par V. Poutine. Il s’agit d’un véritable casse-tête pour les pays de l’UE. Cela souligne une fois encore que l’objectif de rendre la consommation énergétique propre est loin d’être réalisable. Mais l’espoir reste permis.

L’espoir est permis dans la mesure où l’on ne met pas la pression uniquement sur l’abandon des sources d’énergies fossiles. En aval de cette politique, on met également la pression sur les ménages afin que ces derniers adoptent un comportement écoresponsable.

Inciter les ménages à faire face à la problématique de l’énergie

Dans les différentes statistiques proposées par un grand nombre d’organismes, on note en effet que les ménages représentent environ 25 % de la consommation énergétique globale. Ils se placent donc devant les industries (20 %), mais derrière les transports (33 %).

Toutefois, une récente statistique de l’ADEME tend à démontrer le contraire. Ainsi, d’après l’Agence France Électricité qui s’inspire de l’étude de l’ADEME, « 47 % de l’énergie produite est consommée par les ménages à des fins domestiques : pour s’éclairer, se chauffer, cuisiner, se laver, etc. ».

Cette tendance n’est pas propre à la France et souligne de l’importance des ménages en ce qui concerne les dépenses d’énergie. C’est dans ce contexte qu’ils sont encouragés à revoir leur consommation à la baisse ou à effectuer également à leur niveau un mix énergétique.

Revoir la consommation à la baisse

C’est un vœu pieux pour de nombreux gouvernements aussi bien en France qu’à l’extérieur des frontières nationales. Le premier moyen dont dispose un foyer pour réduire son empreinte écologique en matière d’énergie est d’éviter le gaspillage.

Le gaspillage se fait de plusieurs manières. Ainsi, le fait de laisser une télévision allumée, d’utiliser un réfrigérateur dont le volume est plus important que les besoins du ménage, etc. sont autant de facettes du gaspillage.

Mais, le plus grand poste de dépenses énergétiques au sein d’une maison est aussi celui qui est susceptible de causer le plus de déperdition énergétique. Il s’agit du chauffage. À côté du chauffage, il faut également ajouter les problèmes d’isolation.

Le premier représente d’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) 61 % des dépenses énergétiques dans une maison. Les occupants ont le choix entre plusieurs systèmes de chauffage en fonction de la source d’énergie utilisée.

Le chauffage au gaz : il est utilisé dans près de 40 % des logements en France. Il est assez économique surtout dans les zones disposant d’un raccordement au gaz naturel et peut faire gagner à un ménage la prime rénov. Son empreinte écologique est également faible (234 gCO²/kWh). Mais une mauvaise isolation peut mettre à mal cette efficacité énergétique.

Le chauffage au fioul : utilisé par environ 14 % des ménages en France, le chauffage au fioul a un mode de fonctionnement qui permet d’optimiser son rendement de 20 % par rapport à un chauffage classique. Ainsi, on utilise la chaleur issue du chauffage de l’eau pour réguler la température de la maison. Mais ce type de chauffage dégage beaucoup de CO2. Il peut aussi être victime des problèmes d’isolation.

Le chauffage électrique : installé dans environ 14 % des foyers de France, le chauffage électrique est à la fois onéreux et sujet à une déperdition énergétique importante. Il existe certes des mesures pour compenser cette perte, notamment grâce à l’utilisation d’accumulateur.

Le chauffage au bois : il est beaucoup apprécié en France. Il est utilisé dans environ 28 % des foyers. Son principal avantage est qu’il est qualifié d’énergie propre et que sa production de CO2 est proche de 0. Il faut toutefois l’alimenter régulièrement et disposer d’un espace de stockage pour le bois.

À ces chauffages classiques, il faut ajouter les pompes à chaleur qui peuvent se décliner en plusieurs types (géothermique, aérothermique et Hydrothermique) ; les chauffe-eau et les chauffages solaires. Tous ces systèmes ne représentent qu’un pourcentage infime dans l’utilisation par les ménages des systèmes de chauffage.

Mais, quel que soit le modèle de chauffage auquel l’on adhère, la principale source de gaspillage reste une mauvaise isolation du logement. Et d’après de nombreuses études, le toit est la première source de perte de chaleur avec 30 % de déperdition.

Les murs et les conduits d’air renouvelé sont responsables chacun de 20 % des pertes de chaleur dans la maison. La fenêtre, les planchers bas et les ponts thermiques concentrent quant à eux 30 % de la déperdition énergétique au sein des logements.

À la mauvaise isolation, il faut donc compléter les facteurs cités un peu plus haut à savoir : les oublis qui peuvent concerner aussi bien un chauffage allumé en l’absence des occupants d’un local qu’une lumière non éteinte.

Le non-respect de certaines mesures est aussi un facteur de déperdition énergétique. En France, il est par exemple conseillé de maintenir le chauffage entre 16 ° et 17 °C dans les chambres, et à 19 °C dans les pièces de vie. Peu de Français respectent cette règle, qui pourtant lorsqu’elle est bien suivie a une incidence positive sur les factures d’énergie.

UFC-Que Choisir estime à ce propos que « faire baisser la température de son habitat de 1 degré permet de diminuer de 7 % sa consommation de chauffage ».

Enfin, l’usage d’appareils consommant assez d’énergie (équipements de classe énergique G, F, E, D, C) est un autre aspect de la surconsommation observée dans les ménages. L’ensemble de ces facteurs contribue à faire du logement, le premier émetteur de CO2 dans le monde devant le transport et l’alimentation.

Trouver des solutions pour lutter contre la surconsommation énergétique

Comment favoriser une consommation énergétique raisonnable au sein des ménages ? Il existe en effet de multiples solutions pour y arriver. Ce sont sans doute des efforts infimes, mais qui réduisent l’empreinte écologique des logements lorsqu’elles sont adoptées collectivement.

Acheter des appareils qui ont de bonnes performances énergétiques

Grâce aux avancées de la technologie, les populations peuvent désormais s’offrir des appareils électroménagers de qualité. Ces derniers consomment moins d’énergie et ont un rendement plus élevé.

Pour reconnaitre un appareil qui peut offrir d’excellentes performances énergétiques, il faut considérer l’étiquette énergie. D’après www.economie.gouv.fr/, elle varie : de « G à A pour les appareils tels que le lave-linge, le lave-vaisselle, le réfrigérateur, la télévision, etc. », et de « D à A +++ pour le sèche-linge, l’aspirateur ou le chauffe-eau par exemple. »

Dans les deux cas, les appareils les plus performants sont ceux classés A. Plus on évolue dans les lettres de l’alphabet, plus la consommation est grande.

Par contre, A accompagné d’un + exprime une faible consommation énergétique. Ainsi, un réfrigérateur de la classe A+++ consommera moins d’énergie qu’un autre de la classe A +. Ce mode de classement vaut pour tous les appareils y compris pour les chauffages.

Mettre en place une bonne isolation

Un bon système d’isolation permet de préserver la chaleur au sein d’une pièce. Ainsi, que ce soit le toit, le mur, les portes ou encore les fenêtres, il faut absolument trouver le moyen de bien les isoler. Parmi les matières disponibles pour le faire, on distingue :

  • les isolants synthétiques qui sont bien appréciés pour l’isolation de la toiture, des combles et des murs. Ex. : polystyrène, polyuréthane, etc. ;
  • les isolants minéraux idéals pour les murs, les planchers, les combles, etc. Ex. : la laine de verre, la laine de roche, etc. ;
  • les isolants naturels : Ils sont d’origines végétales et animales et sont réputés pour leur caractère écologique et leur performance énergétique. À ce titre, ce sont les meilleurs du marché quand bien même ce sont les plus chers. Certains d’entre eux doivent par ailleurs subir des traitements ignifuges et anti-humidité. Ex. : le liège, les fibres de bois, la laine de mouton, l’ouate de cellulose, le chanvre, le lin, etc.

Faire des économies d’énergie

Ce comportement écoresponsable gagne les habitudes peu à peu. En effet, il consiste à contrôler et à diminuer les dépenses énergétiques du logement en faisant preuve d’économie. Dans le cas du chauffage par exemple, la règle est de 16 ° à 17 °C dans les chambres et de 19 °C dans les pièces de vie.

Toute économie de 1 °C par ailleurs, permet de réduire de 7 % la prépondérance du chauffage dans les divers postes de dépense énergétique du ménage.

Les économies peuvent être réalisées également sur tous les autres appareils présents dans la maison. Ces derniers vont de l’éclairage aux appareils électroménagers. Ainsi, à défaut de définir des temps d’utilisation, on peut surtout les contrôler depuis un smartphone grâce à des applications dédiées.

Aussi, il faut penser à aérer le logement. Cela permet un renouvellement d’air et surtout l’évaporation de l’humidité présente dans les pièces. Le nouvel air rentrant s’adapte plus vite à la chaleur produite par le chauffage que l’air humide.

Adopter les sources d’énergie renouvelable

Que ce soit le bois pour le chauffage, le solaire pour l’électricité, etc. L’adoption des énergies renouvelables permet de réduire l’empreinte écologique des logements. Dans ce contexte, pour encourager la transition énergétique vers des sources non polluantes, l’État a mis en place un nombre important de mesures.

Il peut s’agir de réduction d’impôts ou d’accompagnement divers comme bénéficier des aides pour une pompe à chaleur en 2022.

Conclusion

La réduction de la consommation énergétique des ménages permet d’atteindre des objectifs globaux en matière de protection de l’environnement. Il existe toutefois bien d’autres domaines sur lesquels il faut également attirer l’attention : la gestion des déchets par exemple.

Quel que soit le cas, une réelle prise de conscience s’impose et seules les actions individuelles pourront insuffler un grand changement.